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Par Léopold Castadot le 13 octobre 2019
Cet été, ce qui a accompagné la fin de Game of Thrones est une pétition en ligne visant à refaire son ultime saison. Les pétitions en ligne sont de plus en plus courantes sur des sujets aussi bien culturels que politiques. Une pétition en ligne a-t-elle le même impact qu’une pétition physique ? Et quel regard portent les États à leur égard ?
À l’origine, les pétitions sont un moyen pour plusieurs personnes d’exprimer une opinion, une demande, une plainte, une protestation ou un vœux accompagné du concours de signataires qui soutiennent la cause.
C’est en ce moment le pari de L’Affaire du Siècle qui en 2018 a lancé une pétition pour soutenir sa cause auprès du Tribunal Administratif contre l’État Français. Celui-ci est accusé de ne pas respecter ses engagements écologiques à l’égard des accords de Paris de 2016 et de ses engagements écologiques passés.
La pétition de L’Affaire du Siècle réunit plus de 2 300 000 personnes, c’est la pétition la plus signée en France. L’Affaire est en attente de l’audience (printemps 2021). Il sera intéressant de remarquer son importance à l’avenir.
Malheureusement, les pétitions numériques connaissent un réel problème : le manque de fiabilité qu’elles inspirent auprès des personnes. En effet, le nombre effectif de signataires peut être faussé numériquement. C’est la raison principale pour laquelle elles ne sont pas considérés comme fiables.
Pourtant, leur inefficacité ne les rend pas inutiles ; en France, à petite échelle, elles peuvent avoir des influences notables. Le site internet principal de pétitions en ligne « Change.org » publie ses victoires dues à ce moyen d’expression, montrant ainsi que les pétitions numériques ont de réels effets : on pourrait donc comprendre qu’à l’échelle citoyenne elles peuvent avoir une réelle valeur.
Pourtant, leur inefficacité ne les rend pas inutiles ; en France à petite échelle, elles peuvent avoir des influences notables.
Certains pays l’ont déjà compris, comme aux États-Unis, où la pétition est perçue comme un dialogue entre la Maison Blanche et les citoyens. Celle-ci a créée elle-même son système de pétition en ligne « wethepeople » et s’oblige à y répondre de manière favorable ou non à partir de 100 000 signatures. Cependant l’outil est très populaire pour des demandes plus ou moins extrêmes ou ironiques mélangées aux demandes sérieuses.
Certes, les pétitions ne peuvent pas s’imposer, mais peuvent servir à se faire entendre. La pétition est alors à envisager comme un moyen d’expression, et non un moyen d’obliger ni de contraindre.