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Par Gabriel Delesalle le 13 octobre 2019
Au début du printemps 2019 commençait une série de manifestations à Hong-Kong, sur lesquelles s’est concentrée l’attention des médias du monde entier. Explications sur les causes de ce phénomène.
Hong-Kong est l’une des deux zones chinoises faisant l’objet de la fameuse formule « un pays, deux systèmes ». Quoique située en territoire chinois, la ville est dotée d’un système politico-juridique particulier, dérogeant au système de principe de la Chine. Hong-Kong est ainsi qualifiée de Région Administrative Spéciale (RAS). Alors que l’État chinois affirme de plus en plus son emprise politique sur ses citoyens – on citera à cet égard l’imminente mise en place d’un système de « points de citoyenneté » sur l’ensemble du territoire, qui devrait permettre au pouvoir de contrôler les comportements des individus avec une efficacité redoutable – Hong-Kong demeure un espace de culture occidentale, imprégné des idées libérales anglo-saxonnes et administré en conséquence.
Cette zone avait effectivement été une colonie britannique depuis 1842, rétrocédée à la Chine en 1997. Cette dernière avait alors promis que Hong-Kong pourrait conserver son système particulier jusqu’en 2047. Cependant, il convient de souligner que les institutions hongkongaises sont en réalité maîtrisées par le président chinois Xi Jing Ping – sans toutefois empêcher la RAS d’en être juridiquement à l’abri.
Récemment, la proposition d’introduction d’un amendement dans la loi régissant l’extradition des ressortissants hongkongais avait fait parler d’elle : il s’agissait d’une mesure qui favorisait l’immixtion du pouvoir central dans ce système particulier, en matière de répression des crimes.
Cet amendement n’est pas passé inaperçu. considéré comme la consécration juridique de la mainmise du gouvernement chinois sur Hong Kong, il a provoqué une certaine colère parmi les citoyens de la RAS
Or, cela est d’une importance capitale, car en Chine une opinion dissidente est criminelle, ce qui n’est pas supposé être le cas à Hong Kong. La répression n’avait pas attendu le feu vert du droit pour s’exercer (plusieurs intellectuels hongkongais avaient déjà fait l’objet de la répression politique chinoise en-dehors de tout cadre légal), mais cet amendement n’est pas passé inaperçu. considéré comme la consécration juridique de la mainmise du gouvernement chinois sur Hong Kong, il a provoqué une certaine colère parmi les citoyens de la RAS. En ont résulté ces manifestations mobilisant une importante partie des hongkongais, durant lesquelles les opposants au régime ont multiplié revendications et provocations à l’égard du pouvoir.
La crise est loin d’être passagère : les tensions reposent sur des aspirations politiques fondamentalement différentes, et il y a fort à parier qu’elles ne seront pas éludées d’ici la fatidique année 2047…