Les chiens de chasse : comment sont traités nos compagnons de chasse en France ?

© Photographies par Alexandre Guricolas

Un article par Alexandre Guricolas le 12 décembre 2020

En France, nous comptons plus de huit millions de chiens répartis sur plus de trois cents races différentes. Parmi nos huit millions de compagnons, la moitié d’entre eux sont des chiens de chasse. Évidemment, tous ne chassent pas mais une grande majorité a la possibilité de dévoiler ses talents dans nos forêts, nos montagnes ou encore nos marais.

Les chiens de chasse sont divisés en quatre groupes en fonction de leurs aptitudes

Les chiens de chasse sont divisés en quatre groupes en fonction de leurs aptitudes :

– Ceux qui s’introduisent dans les terriers afin de débusquer des blaireaux ou des renards, appartiennent à la catégorie des Terriers. Ce sont notamment les « Teckels », les « Fox Terrier » ou encore les « Jacks Russell ».

Les chiens d’arrêt repèrent le gibier, l’indiquent au chasseur et le rapportent. Ils sont principalement utilisés pour la chasse au petit gibier. Les « Braques », les « Epagneuls » ou les « Setters » sont prédestinés à ce type de chasse.

– Un autre groupe de chiens est spécialisé dans le rapport de gibier : les chiens d’eau. Ces derniers trouvent le gibier, le délogent, repèrent sa chute et le rapportent au chasseur. Ils sont très utilisés pour le gibier d’eau comme les canards par exemple. Les « Labradors », les « Goldens Retriever » et les « Cockers anglais » sont les plus aptes à entreprendre cette chasse.

-Mais le groupe le plus connu des chiens de chasse est celui des chiens courants. Ils poursuivent le gibier en meute en se servant de leur odorat. Ces meutes peuvent se composer de « Beagle », de « Basset », de « Porcelaine » ou plus fréquemment de « Grand Anglo-français tricolore ». Ces derniers sont la race de chiens la plus utilisée en petites et grandes véneries [1] en France.

Pour que les chiens développent leurs aptitudes, le chasseur doit tout d’abord entreprendre une longue période d’éducation et de dressage.

Pour que les chiens développent leurs aptitudes, le chasseur doit tout d’abord entreprendre une longue période d’éducation et de dressage.

L’éducation que le chasseur transmet à son chien a pour but de faire obéir le chien afin qu’il réponde aux ordres. La deuxième étape du dressage concerne la chasse. Pour un chien courant, le dressage peut prendre deux saisons de chasse. En effet, il faut que le chien soit créancé sur une espèce précise. Ce qui veut dire qu’un chien créancé sur une espèce de gibier ne chassera que cette espèce. Par exemple un chien créancé sur les cerfs, ne chassera que les cerfs et rien d’autre. Cela peut s’appliquer sur toutes les espèces chassables pour le chien courant. A titre de comparaison, le chien d’arrêt a besoin d’une année de dressage environ.

Le dressage est une période longue et très importante pour le chien. Il est essentiel de commencer cette période très tôt, dès l’âge de 3 mois afin qu’il développe ses compétences naturelles. Dans la majorité des cas, le dressage se fait à la récompense. Si le chien réalise ce qu’a demandé le chasseur, il sera félicité et récompensé. Cette méthode demande du temps, mais au bout de quelques séances les premiers résultats apparaissent.

En fonction de sa catégorie, le chasseur doit choisir un lieu de vie adapté pour son compagnon

En fonction de sa catégorie, le chasseur doit choisir un lieu de vie adapté pour son compagnon. Deux choix se présentent au chasseur : la maison ou le chenil. Le chien de chasse fait partie intégrante de la famille, il a sa place et il le ressent. Néanmoins ça ne veut pas systématiquement dire qu’il doit vivre dans la maison. Ce lieu est plus adapté pour un chien seul qui n’a pas besoin d’un vaste espace. Un Cocker se sentira mieux dans la maison au pied du canapé plutôt que dans un chenil dehors.

Cependant, le chenil n’est pas une punition pour le chien. Dans certains cas c’est un lieu adapté. Un chien courant ayant besoin d’espace se sentira mieux dans un grand chenil plutôt que dans une maison.

Les chasseurs mettent en place de nombreux équipements pour assurer le confort de leurs chiens.

Nous sommes ici dans le chenil de Michel. Il vit au quotidien avec vingt-huit compagnons allant de trois à onze ans. Sa meute se compose de « Porcelaines » et de « Gascon Saintongeois ».

Il peut y passer plus de cinq heures par jour afin d’entretenir les chenils, nourrir les chiens et les sortir.

Électricité, eau courante, réfrigérateur… Michel a mis en place de nombreux équipements pour assurer le confort de ses chiens. Les chenils sont nettoyés deux fois par jour. Il peut y passer plus de cinq heures par jour afin d’entretenir les chenils, nourrir les chiens et les sortir. Hors période de chasse, les chiens ont quand même besoin de sortir afin de se dépenser.

Les chiens de chasse sont des athlètes qui suivent une alimentation stricte.

Les chiens de chasse sont des athlètes qui suivent une alimentation stricte. Elle varie en fonction des saisons. En saison de chasse, l’alimentation peut doubler. Les chiens de Michel consomment en moyenne plus de deux cents kilos de viande par mois. Cette viande vient des boucheries et abattoirs n’ayant pas besoin des déchets de viande. C’est un véritable budget pour les chasseurs mais l’alimentation est très importante pour leur santé et leur bien-être.

Il est également possible que les chiens se blessent ou soient malades. Les chasseurs mettent également tout en œuvre pour que le chien se sente bien. Les frais de vétérinaire représentent une part très importante des dépenses des chasseurs. En matière de protection, les chiens de chasse ont des besoins bien plus étendus que leurs congénères qui n’arpentent pas nos campagnes. La vaccination est la meilleure protection contre les maladies canines les plus fréquentes. De plus, en action de chasse, le chien va boire dans des mares, des flaques ou être en contact avec des animaux pouvant lui transmettre des maladies. La vaccination lui permet d’être protégé de ces maladies de manière efficace.

Arrivé à un certain âge, le chien n’est plus en capacité de chasser, la vieillesse l’emporte sur l’envie d’aller à la chasse. Les chasseurs ne se débarrassent pas de leur chien à ce moment, bien au contraire. En moyenne, un chien de chasse a une espérance de vie de dix ans. Avant d’être un chien de chasse, c’est avant tout un compagnon pour le chasseur. Qu’il soit au chenil ou à la maison, il a une place importante dans la vie du chasseur.

Dans le chenil de Michel, plusieurs chiens ne chassent plus. Pourtant ils sont toujours là. En effet, le chasseur estime qu’il leur doit bien ça après toutes ces années de chasse intense. « Ils resteront le temps qu’ils veulent » souligne Michel.

Ces chiens à la retraite sont toujours nourris, soignés et aimés comme à leur âge d’or de chasseur. De la naissance à la fin de leur vie, les chasseurs aiment leurs chiens. Ils mettent tout en œuvre pour favoriser leur bien-être.


[1] La vénerie est un mode de chasse. Cette chasse consiste à poursuivre un animal sauvage avec une meute de chiens courants jusqu’à épuisement. La petite vénerie concerne la chasse au renard et au lièvre. Tandis que la grande vénerie concerne le cerf, le chevreuil ou encore le sanglier.

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